Comment se fait le diagnostic du SOPK ?

Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) est une condition métabolique et hormonale complexe. Bien qu'il touche jusqu'à 1 femme sur 10 en âge de procréer, il reste souvent sous-diagnostiqué ou mal compris, provoquant frustration et retard dans la prise en charge. Dans cet article, nous détaillerons les étapes clés du diagnostic du SOPK, en mettant en lumière les différents examens et tests utilisés par les professionnels de santé.

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Comprendre le SOPK

Le SOPK est une affection caractérisée par un déséquilibre hormonal qui peut entraîner des irrégularités menstruelles, une surproduction d'androgènes (hormones masculines) et la présence de petits follicules ovariens visibles à l’échographie. Cependant, tous ces symptômes ne sont pas toujours présents chez une même personne, ce qui complique parfois le diagnostic.

Les critères de Rotterdam

Pour diagnostiquer le SOPK, les professionnels de santé s'appuient souvent sur les critères de Rotterdam, qui exigent la présence d'au moins deux des trois conditions suivantes :

  1. Oligo-ovulation ou anovulation : Des cycles menstruels irréguliers ou absents.
  2. Hyperandrogénie clinique ou biologique : Symptômes tels que l’hirsutisme (pilosité excessive), l’acné sévère ou une augmentation des taux d'androgènes dans le sang.
  3. Ovaires polykystiques à l’échographie : La présence de plus de 20 follicules dans un ovaire ou un volume ovarien accru.

Ces critères permettent une grande flexibilité dans le diagnostic, mais cela signifie aussi que le SOPK peut se manifester de manière très différente d’une personne à l’autre.

Les étapes du processus diagnostic

1. L'entretien clinique

La première étape du diagnostic repose sur un entretien approfondi avec un professionnel de santé. Le médecin recueille des informations sur :

  • Les antécédents familiaux de troubles hormonaux ou métaboliques.
  • Les symptômes présents, notamment les irrégularités menstruelles, l’acné, la chute de cheveux ou l’hirsutisme.
  • Les habitudes de vie, comme l’alimentation, l’activité physique et le stress.

Un journal des cycles menstruels ou une application de suivi peut être utile pour présenter des données précises sur vos cycles.

2. L'examen physique

L’examen clinique permet de repérer des signes visibles d’hyperandrogénie, comme :

  • Une pilosité excessive sur le visage, le torse ou d’autres zones.
  • Une peau grasse ou de l'acné.
  • Une perte de cheveux selon un schéma masculin.

Le professionnel peut aussi mesurer l’indice de masse corporelle (IMC) et rechercher des signes de résistance à l’insuline, comme des taches sombres sur la peau (également appelées acanthosis nigricans).

3. Les examens biologiques

Des analyses de sang sont souvent réalisées pour mesurer les niveaux d'hormones et écarter d'autres causes possibles des symptômes. Parmi les tests courants :

  • Taux d’androgènes : Testostérone totale, testostérone libre, DHEA-S.
  • Hormones ovariennes et hypophysaires : LH, FSH, estradiol.
  • Fonction thyroïdienne : TSH, T4 libre.
  • Insuline et glucose : Pour évaluer une éventuelle résistance à l'insuline.
  • Prolactine : Pour éliminer une hyperprolactinémie.

4. L'échographie pelvienne

L'échographie transvaginale ou pelvienne permet de visualiser les ovaires et de détecter la présence de follicules multiples. Attention, la présence de follicules polykystiques seule ne suffit pas pour poser un diagnostic, surtout chez les jeunes femmes.

Les diagnostics différentiels

Plusieurs affections peuvent imiter les symptômes du SOPK. Parmi les diagnostics différentiels, on retrouve :

  • L’hyperplasie congénitale des surrénales.
  • Les troubles thyroïdiens.
  • Un adénome surrénal ou hypophysaire.

Il est essentiel d’écarter ces causes pour confirmer le SOPK.

L'importance d'un diagnostic précoce

Un diagnostic précoce permet non seulement de mieux gérer les symptômes, mais aussi de réduire les risques à long terme associés au SOPK, comme le diabète de type 2, les maladies cardiovasculaires et l’infertilité.

Conclusion

Le diagnostic du SOPK repose sur une combinaison d’évaluations cliniques, biologiques et d’imagerie médicale. Si vous suspectez un SOPK, n’hésitez pas à consulter un professionnel de santé spécialisé. Un accompagnement adapté et une prise en charge personnalisée peuvent considérablement améliorer votre qualité de vie.